Epopée [XIX - XXI]

Publié le par maya


19.
la lutte carnassière
visages défaits, haine haletante
ruses de l'espèce, si belle dans un parfum léger
les femmes cherchent un bon reproducteur
savourer la ruine, après, après! c'est après qu'il faut courir
larges dans nos poitrines qui cognent
la nature rude, froide qui fait fumer nos poumons
ligotés à une chaise, que leur faire? clairement hostiles
l'attente, le regard, l'œil plus simplement, voilà le début de toute morale
oui, vaste, lancer, circulaire geste d'un, une faux, une hache, une pioche
s'abattre dans la motte rouge qui ne hurle plus
que faîtes-vous?
vos paroles ne sont plus entendues
il n'est plus possible de les entendre, tout est dernier
après
la réalité fait défaut
seul le réel vibre, le sang et son goût, le faire jaillir
sans que personne ne s'y abreuve
ne se fonde dans le grenat
je m'avance au-delà de la bordure extérieure
sur une route de chair
et sous mes pas tout s'évanouit

20.
vois dans le sang les vestiges
de tes sentiments
les attentions, oui, et de restes de vie
instants qui vibrent le long de la gravité
celle qu'on donne gratuitement
mais qui pourrait ne pas être
une odeur, le toucher d'une peau satinée
des histoires
humer âcre le cadavre qui n'est ni de la viande pour vers
ni un collier vivant d'états d'âme
rentrez chez vous
partez tous
vos petits ont besoin de vous
la terre boit comme une
les dernières gouttes de sang
les derniers barbares
les derniers incidents

21.
« tout est buée »
cela est acceptable sauf pour moi
et le fait de ne pas l'accepter ne peut que renforcer sa vérité
j'écarte les branches avec fermeté et réalisme
certaines heures sont perdues ou inutiles
mais l'ensemble est important
c'est le mont des oliviers!
ma nuit noire pendu au doute oui moi!
le reflet tremble diaphane etc.
dure moins qu'un instant
jacky ramasse les carottes

Charles-Mézence Briseul
 

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